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["topos interprété\n\nTexte identique à celui du compte rendu paru dans le Journal des Dames\n\n330\nEsprit, beauté, fortune, Célianne avait tous les avantages. Des lectures romanesques avaient enflammé son imagination. Elle voulait être aimée par un esprit pur: tout ce qui tenait aux sens la révoltait. On la marie à un homme qui ne lui inspire que de l'estime. Après quelques années de mariage et de tranquillité, son époux lui présente un de ses amis nommé Mozime. Ce jeune homme cherchait aussi depuis longtemps une femme capable d'une vraie amitié, sans alliage des sens. Une sublime sympathie l'attache à Célianne. La peinture, la lecture, la musique remplissaient l'intervalle de leurs entretiens. Un jour que toutes ces occupations commencaient à leur paraître insipides, Célianne imagine de demander à Mozime qu'il lui fasse sa confession. Mozime avait aimé deux femmes mariées: mais l'amour pur n'était point de leur goût, et il avait eu bientôt son congé. Il finit par avouer à Célianne, qu'elle est la troisième personne qu'il aime. Alors ils font une espèce de pacte d'unir leurs âmes, non pour aimer leurs personnes, mais pour adorer ensemble la vertu. Ce prestige dura six mois dans toute sa force. Mozime fait remarquer un si grand prodige à Célianne; et dans le moment même où il jure qu'il ne violera jamais le respect qu'il a pour elle,/\n331\nil commence à s'en écarter. Enfin diverses circonstances développent l'illusion qu'ils s'étaient faite. Leur témérité allait être punie par la perte de leur vertu, lorsqu'une réflexion subite arrête Célianne au bord du précipice. Elle s'arrache des bras de son amant: son mari entre; elle lui découvre tout, et prescrit à Mozime de prendre avec une autre des engagements plus légitimes. Un an après, il épousa la jeune Sophie, dont les attraits avaient fait autrefois quelque impression sur lui. Cependant il ne put revoir Célianne sans une émotion qu'elle partagea: mais tous deux se bornèrent enfin aux sentiments de l'amitié la plus parfaite.\n\tL'objet de cette brochure mérite des éloges; l'Auteur a voulu prouver qu'il certains dangers auxquels il est bien difficile qu'une femme s'expose impunément. Il y a de la facilité, et quelquefois de la chaleur dans son ouvrage; cependant on y remarque des tours et des expressions recherchées. Il me semble aussi que le fond du roman s'éloigne trop de la nature. On n'a jamais fait serieusement des conventions pareilles a celles de Mozime et de Celianne."]
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