*Art. dans Mercure de France ARTICLE

Title *Art. dans Mercure de France
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Author Unknown journalist (to be identified)
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Date 1786
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Notes ['texte de l\' article dans Documentatieblad Werkgroep 18e eeuw 1975 (nrs 27-29), p. 215-9\r\n\r\nC.R. de l\'ouvrage paru à Genève/Paris (Buisson), 1786, qui contient Le Mari sentimental, Lettres de Mrs H. et Justification de M. Henley.\r\n\r\n(215)\r\nLe fond de ce double roman, dont la forme est assez singulière, a le mérite d\' être absolument neuf. On ne voit ici ni aventure merveilleuse, ni amans persécutés, dispersés, réunis; on n\'y voit point de ces intrigues filées, promenées d\'obstacles en obstacles. Il n\'y a même ni amans, ni passions amoureuses, et cependant il y a de l\'intérêt. L\'Auteur a eu l\'art d\'attacher et d\'émouvoir ses Lecteurs, sans avoir recours à ce ressort commun. Cette tentative a déjà été faite au théâtre; mais nous croyons que c\'est la première fois qu\'elle ait été risquée dans un Roman: il nous semble cependant qu\'elle pourroit être répétée avec succès, et même infiniment étendue.\r\nQuel doit être le but du Romancier? De nous tracer les divers tableaux de la vie, afin que parmi ceux qui se rapprochent le plus des circonstances qui nous entourent, nous choisissions la route que nous devons suivre, les écueils que nous devons éviter. Mais la vie finit-elle pour nous au mariage? Lorsqu\'après avoir éprouvé bien des traverses, nous atteignons enfin à ce but désiré qui nous paraît celui du bonheur, est-il bien vrai que nous soyons toujours heureux? Les peines de l\'amour ne durent qu\'un instant: voit-on finir celles qu\'entraîne souvent le mariage?\r\nCe serait donc un Roman aussi intéressant qu\'utile, que celui qui peindrait les malheurs d\'un homme [sic in Doc.blad] mal assorti; qui feroit voir deux époux qui, par la différence de leur caractère, par le défaut de confiance et d\'épanchemenes, sans lesquels il n\'est point de félicité, faute de ces sacrifices continuels au goût l\' un de l\'autre, si nécessaires pour entretenir l\'union, trouveroient l\'infortune la plus intolérable dans ces liens mêmes dont ils attendoient le bonheur. Tel est le sujet du Mari sentimental.\r\n[..résumé du roman...] Malgré toutes ces désertions successives, M. de Bompré s\'obstine longtemps à croire qu\'il est aimé de sa femme, qu\'elle connoît mieux que lui la route du bonheur, et il se laisse conduire aveuglément par une personne dont il estime trop la raison et l\'esprit. Cette confiance excessive, relevée par un si noble motif, sert encore à le rendre plus intéressant. Mais enfin le voile tombe; il ne peut plus douter de l\'empire tyrannique que s\'est arrogé sa femme. [...] son âme s\'ouvre à la douleur, qui s\'y établit sans combat et la dévore [...].\r\n(216)\r\nLe Roman qui suit dans le même volume est le pendant du premier.\r\nMistriss Henley vient de lire à Londres le Mari sentimental, qui dit-elle, paroît depuis peu traduit en Anglois. Elle rend compte à son amie de l\'effet qu\'a produit cete lecture sur les époux de sa connoissance, et notamment sur le sien. La foiblesse de Bompré est condamnée, et il paroît que M. Henley sur-tout veut bien se garder de l\'imiter. Mistriss Henley est jeune, et mariée depuis peu. Elle est \r\n(217)\r\nvive, étourdie, mais très-sensible; elle veut de tout son coeur faire le bonheur de son mari; mais elle se trompe souvent sur les moyens. Elle nous peint M. Henley comme un homme plein de vertus, de sagesse et de mérite; de l\'âme la plus noble, d\'une belle figure, mais d\'un sang-froid inaltérable, qui contraste parfaitement avec les écarts de sa jeune épouse. Il la reprend avec toute la douceur possible; mais elle n\'en est pas moins vivement affectée de voir ses bonnes intentions manquer leur effet, et le chagrin qu\'elle en ressent, prend autant sur elle que si son mari, par de mauvais traitemens, y donnoit un fondement réel.\r\n[.. exemple: scène de la fable de La Fontaine, autre exemple:]\r\nMistriss Henley éprouve une contrariété dont les suites sont plus fâcheuses. Elle devient grosse; elle est comblée d\'une joie qu\'elle compte bien faire partager à son mari. Elle fait déjà des projets d\'une ambition extravagante; elle les communique au sage Henley, dont la modération les détruit tous. Le chagrin que ressent sa femme d\'avoir si mal saisi son caractère, et de s\'être trompée dans cette circonstance comme dans les autres, la mine peu-à-peu, et elle meurt en couches. C\'est sans doute prendre la chose bien au tragique; et c\'est, à ce que nous croyons, un reproche à faire à l\'Auteur, qui n\'a pas assez motivé cette mort, et qui parait n\'avoir tué son Héroïne que parce qu\'il [sic] était pressé d\'en finir. [TOPOS RELEVÉ: *MORT=HEROINE] La conduite de l\'impassible M. Henley mérite aussi quelque /\r\n(218)\r\ncritique. Sa femme ne lui demandoit pas une approbation aveugle, mais seulement de lui témoigner de la tendresse, et de lui savoir gré de ses intentions: elle le dit elle-même; et il est vrai qu\'on ne conçoit pas pourquoi M. Henley, qui a les plus tendres sentiments pour sa femme, s\'empresse si peu de les lui exprimer. \r\nL\'Auteur a cru répondre à cette critique par ce qu\'il appelle la Justification de M. Henley. Là, tout ce qu\'on a vu dans l\'Ouvrage précédent est changé; les deux caractères ne sont plus les mêmes, et par conséquent tout le charme est détruit. Mistriss Henley n\'est plus cette étourdie, ayant tort sans cesse, et convenant sans cesse de ses torts, ce qui ne la rendoit que plus intéressante; peinte par M. Henley lui-même, c\'est une femme qui possède les perfections les plus rares [...] Si cette femme avoit vécu, elle auroit été insoutenable. Cette prétendue justification n\'est d\'ailleurs rien moins que bien écrite, et ne paroît pas du tout être de la même main. [...]\r\nIl nous paroît impossible que la main qui a rassemblé cet amas d\'expressions impropres, obscures, incohérentes, et de consonances si désagréables, soit la même qui tracé [...Mrs Henley et notamment:]\r\n"Je suis d\'autant plus malheureuse, qu\'il n\'y a rien à quoi je puisse m\'en prendre, que je n\'ai aucun changement à demander, aucun reproche à faire, que je me blâme et me méprise d\'être malheureuse" [NB lettre II].\r\n(219)\r\nCette dernière phrase nous paroît charmante, et caractérise très-bien le sexe de l\' Auteur, Mme de C... de Z. Son ouvrage mérite en général beaucoup d\'estime pour le fond et pour les détails; il ne pêche même dans la contexture que parce que le dénouement n\'en est pas assez adroitement filé. [...] extrême plaisir que nous avoit fait l\'Ouvrage.\r\n\r\n(janv. 2008, svd)']
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Lettres de Mistriss Henley, publiées par son amie Charrière, Isabelle de